Lettre aux habitants des quartiers - Novembre 2018
Depuis plusieurs années déjà, l'association LA DEVEZE – CAMPREDON se bat aux côtés des habitants dans le but de protéger l'environnement des risques d'une densification urbaine qui porterait atteinte aux conditions de vie des habitants et fragiliserait l’écosystème voisin ...
En 2016, la municipalité de Quissac a relancé le projet de ZAC (zone d'aménagement concertée) créée à l'origine en 2007 et abandonnée par l'ancienne municipalité, jugeant qu'elle ne répondait pas aux attentes de la population. A l'époque, l'association avait mis en évidence les faiblesses du projet, menaces pour l'équilibre social et environnemental, pointant les zones d'ombre d'un projet apparenté à un programme d'aménagement à caractère périurbain plutôt qu'à un ensemble parfaitement intégré au milieu rural.
L'association avait alors mis l'accent sur l'urgence d’évaluer sérieusement l'intérêt économique et le coût social d'une telle opération au regard des besoins réels de logement de la commune.
Aujourd'hui, on voudrait nous faire croire que les conditions qui avaient été contestées à l'époque seraient différentes maintenant ? Il n'en est rien et les incohérences d'hier demeurent, quand on voit par exemple le décalage entre les dimensions de ce projet et les capacités d'accueil de la ville sur le plan des services et de l'emploi pour ne citer que ces deux aspects.
Ce nouveau quartier deviendrait le plus grand de Quissac et constituerait une aberration urbaine peu en phase avec les aspirations des habitants qui préféreraient, voir se développer des ensembles viables en cohérence avec la physionomie actuelle des quartiers plutôt qu'un quartier dortoir.
Encore une fois, l'association milite pour une vraie politique d'aménagement de l'espace communal, avec pour seule ambition de lancer une réflexion collective sur les enjeux d'aménagement et d'amélioration du cadre de vie.
Or, nous constatons, aujourd'hui, que le dialogue est rompu avec la municipalité. Des propositions que nous avons soutenues auprès de la population, approuvées au terme des débats menés dans les assemblées générales de l'association, aucunes de celles que nous avons jugées importantes n'ont été prises en compte par la municipalité.
Il est temps que ce dialogue reprenne et débouche enfin sur une écoute attentive des priorités exprimées par les habitants des quartiers.
En attendant, ce jour, nous ne pouvons que rappeler la proposition que nous avions présentée à la mairie au cours des réunions de pilotage.
Sur une superficie voisine de 10 hectares, 80 logements dont une partie de logements sociaux restant à évaluer représentant 25% max. de l'ensemble et répartis de façon harmonieuse, le maintien des espaces boisés existant, des aires de jeux et de loisirs, une maison de quartier, une moyenne des terrains autour de 800 m². Un règlement spécifique à la ZAC. Ces estimations nous semblent tout à fait réalistes et garantes d'un projet à taille humaine.
A ce jour, nous sommes loin des propositions de l'association. Les chiffres avancés par la mairie sont les suivants :
112 logements dont 30 logements sociaux, 10 primo accédant et 72 lots libres de construction. La moyenne des terrains serait d'environ 650m², concentration des logements sociaux en entrée de ZAC.
Il reste du chemin pour parvenir à faire l'unanimité autour de ce projet de ZAC.
Cela passe en particulier par la recherche d'un climat propice à la discussion et au respect des parties prenantes. A cet égard, la mairie ne peut pas continuer à laisser planer la menace des expulsions sur les propriétaires de terrains situés dans le périmètre de la ZAC. Chacun sait, que les terrains feront l'objet de négociations avec les propriétaires, mais comment s'assurer qu'elles se dérouleront sur une base qui ne remette pas en cause les équilibres du dossier d'aménagement et les engagements pris devant les Quissacois sur le nombre de parcelles ou la superficie des équipements collectifs, par exemple ?
La question est donc de savoir si compte tenu des choix qui vous sont proposés, à savoir, une vision d'un projet à taille humaine respectueuse du cadre de vie ou un projet aux visées spéculatives sans réelle prise en compte du cadre de vie actuel et futur. Pour laquelle de ces deux propositions votre choix se portera ?
Il est important que chacun fasse entendre sa voix sur un sujet aussi déterminant pour l'avenir de nos quartiers et nous vous encourageons fortement à le faire en signant la pétition que nous vous présenterons dans quelques jours.
L'association LA DEVEZE - CAMPREDON Environnement